lundi 20 novembre 2017

Jusqu'où on peut écrire sur quelqu'un sans son consentement ?

Jusqu'où on peut écrire sur quelqu'un sans son consentement ?

La première fois que j’ai rencontré François Rioux, c’était le 29 août 2014, je m’en souviens, car c’était le jour de mon anniversaire et le lancement de Shenley d’Alexandre Dostie.[1] J’étais accompagné de mon « ancienne copine » et nous étions en retard.
Ça pourrait paraître misogyne (je vous l’accorde) et inutile comme détails, mais ça a de l’importance dans ma compréhension des sujets de créations du poète Rioux.

Nous sommes donc arrivés à ce qui restait du lancement de Dostie et j’étais heureux d’y voir, d’une part, encore des gens et, d’autre part, François Rioux. Beaucoup moins impressionné de me voir que moi je l’étais de le rencontrer, il m’a légèrement poussé sur le côté pour aller discourir[2] avec celle qui m’accompagnait. Pas jaloux de nature, c’est tout de même seulement après la sortie de Poissons volants et sa si belle tirade[3] sur la beauté, la fatigue et l’amour que je lui ai pardonné ce geste.
Aujourd’hui, je regrette cette jalousie que j’ai éprouvé, et je me dis que j’aurais dû m’effacer pour qu’il et elle converser et s’inspirer l’un l’autre. Qui sait, peut-être qu’elle est tout de même dans l’un de ses si beaux poèmes, alors que les miens n’ont encore jamais vu le jour. 
Avec le recul, je crois que j’étais (et suis encore un peu) cette personne emprisonnée dans ses problèmes relationnels que François Rioux illustre si bien dans L’empire familier, son troisième recueil : 
T’es mon enfer disait la fille sur le trottoir
elle parlait à son chum je suppose je ne sais pas
je m’en allais chez ma blonde
(dont je serai l’enfer mais plus tard)
m’en allais trouver de la douceur ses draps pleins
de la sueur des médicaments
ses voisins qui s’envoient chier à longueur de journée

je repense à cette fille parfois
ses cheveux de foin sa camisole jaune
les enfers gageons qu’on n’en sortira pas. 
Ce recueil de Rioux me semble de loin le plus personnel de toutes ses productions. Peut-être en raison de son style plus autobiographique, peaufiné avec ses critiques dans la revue Estuaire[4] ou d’une utilisation plus restreinte des références littéraires et culturelles, il semble que l’on touche à quelque chose de plus fragile qu’auparavant :  
tu attends une autre pinte en parlant
de ton livre qui va mieux que toi
la musique est bonne c’est ce qui compte
ce qui compte c’est d’avancer avancer
berçant notre infini sur le fini des rues
comme dit l’autre que tu as trop souvent cité
Il y a encore des références, mais ce qui suit d’un recueil à l’autre, c’est le narrateur un peu cabotin, lançant ici et là une boutade, mais ce qui est nouveau dans L’Empire familier, c’est que derrière les cabrioles de langage on sent poindre le clown triste.
Au lancement de la revue en bottes d’hiver
j’ai mal aux pieds mais le vin est gratuit
j’ai mal à l’âme mais le vin est gratuit
le vin cheap va diluer la douleur
et puis je ne sors pas souvent
Quoi que touchant, le recueil me paraît, par moments, un peu inégal quant à cette volonté de faire réfléchir ou de faire rire le lecteur[5]. Cependant, j’avouerai que l’humour n’est pas l’émotion la plus facile à retranscrire en poésie et parfois on tombe complètement à côté.
j’aime la peau visqueuse cette langueur c’est
comme vivre dans un hammam ou
se trouver tout entier dans un vagin qui t’aime.

De plus, on aurait un peu plus de notes de bas de page ou on aimerait les voir disséminées dans toutes les sections du recueil ou, encore mieux, rassemblées en notes de fin pour qu’elles n’entrecoupent pas la lecture des poèmes.
Même si l’utilisation de la note est un peu formelle, celles de Rioux ajoutent une strate d’intimité et de confidences du narrateur, sans pour autant expliquer le poème :
je veux écrire c’est bien
j’aimerais mieux être dans la chambre
couché auprès d’une femme à nous laver de nos peines
avec la salive la sueur et dormant dans le lit de nos eaux.
Il est seulement dommage que cette intimité semble presque toujours tournée autour de la sexualité d’un personnage féminin. Comme si le narrateur ne pouvait s’empêcher, malgré toute sa tristesse et sa mélancolie, de vouloir se cacher derrière l’image d’un « homme à femmes »[6].
Il faut donc, quand on lit Rioux, perpétuellement se rappeler que derrière cette mise en scène d’un poète enjôleur se cache un amoureux transi. 
je sais que des femmes rêvent de moi la nuit
le jour elles pensent à autre chose
( j’ai toujours si bien su comment exister
dans l’esprit des autres)
Mais il est vrai que je ne suis pas une femme, éternel sujet des poèmes d’amour[7], et que peut-être ai-je, moi, encore la patience de creuser un peu sous le sens premier pour trouver une portée plus enivrante.
François Rioux, L’empire familier, Le Quartanier, 2017, 112 p.


[1] Ou peut-être le 30, il se faisait tard.
[2] Autant que sa bouche ramollie par l’alcool le lui permettait.
[3] Je parle de son long poème nommé Fouillé l’écume qui clos son deuxième recueil.
[4] Ce qui lui aura aussi permis de peaufiner son utilisation des notes de bas de page, souvent plus imposantes que ses critiques elle-même. 
[5] J’avouerais même, dans le confort de la note de bas de page qu’on ne lit jamais, que certains poèmes m’ont rendu mal alaise, alors que je ne suis pourtant pas reconnu pour ma pudibonderie.
[6] Le mot «femme» revient quand même onze fois- dont 4 rêves à lui -, sans comptés les déclinaisons. Je n’ai pas compté dans ces précédents recueils, mais je suis prêt à parié qu’on en est pas loin.
[7] Les meilleurs comme les pires.

dimanche 29 décembre 2013

top 5 2013


Livres dont je parle : 

Les novellas du Quartanier :http://www.lequartanier.com/serienova.htm

Poulet grain-grain François samson-dunlop, Alexandre Fontaine Rousseau,  La mauvaise-tête  http://www.mauvaisetete.com/?p=49

Maison des Jeunes, Collectif, Les éditions de ta mère,
http://www.tamere.org/nos-livres/maison-des-jeunes/

Croquis de Québec,Guy Delisle, Pow-pow
http://editionspowpow.com/2013/08/21/croquis-de-quebec/

Aiming for the gut, Jean-Sébastien Larouche, Mivil Deschênes, L'oie de cravan
http://www.oiedecravan.com/cat/catalogue.php


samedi 30 novembre 2013

Cavalcade en cyclorama / Le Quartanier

L'auteur: 

Né en 1980 à Saint-Hyacinthe, Marc-Antoine K. Phaneuf vit à Montréal et partage son temps entre l'art actuel, la littérature, la performance et la musique électroacoustique.



Résumé: 

Cavalcade en cyclorama, lister des éléments qui ont un lien entre eux, même ténu, même absurde, ne jamais s’arrêter, ne jamais se répéter, comme dans Freeing the Memory (1976) de Marina Abramovic, une suite de mots, un fil continu, sans fil conducteur, un conducteur de locomotive, un chemin de fer, suivre la track, dérailler, perdre la carte, déparler, ne plus faire sens, sauter du coq à l’âne, cocorico, de l’humour con, un poème idiot, écrit en public en huit jours, par Marc-Antoine K. Phaneuf. 



Critique: 



lundi 16 septembre 2013

Le sel de la Terre/ Documents / Nouveau Projet



Samuel Archibald 
L'auteur: 
Professeur au Département d’études littéraires de l’UQAM, Samuel Archibald est entre autres l’auteur d’Arvida, qui a remporté le Prix des libraires du Québec 2012. Crédit 


La critique: 


À la moitié de l'essai, je suis allé rejoindre ma femme pour la coller 5 bonne minutes

Au trois quarts du livre, je suis sortie de mon lit dans l'assurance que je n'arriverais pas à me rendormir

À la fin de l'ouvrage, j'ai callé ce qui me restait de camomille sans être nécessairement plus détendu, voir rassuré.


C'est un peu comme ça que j'ai décidé de reprendre Prosediesel, dans le confort de la beauté d'un auteur plus très méconnu de la chainsaw.

J'ai 22 ans, je suis marié pour avoir des prêts et bourse (mes parents gagnent «trop») et j'étudie en littérature, cet ouvrage ne pouvait que m'atteindre.

En sept confessions Archibald donne un portrait de la classse moyenne dont il fait partie en la critiquant et la testant à l'aide de souvenirs d'enfance ou de statistiques plus révélatrices parfois que la langue de bois des politiciens en quête de votes.

« Mon grand-père Archibald aimait Trudeau et Bourassa d'amour; mon grand-père Lévesque n'en avait que pour son lointain cousin René, pour Parizeau et pour Landry. Mon grand-père Archibald prenait pour les Canadiens; mon grand-père Lévesque, pour les Nordiques. [...] Les deux hommes partageaient cependant deux valeurs. La première était l'éducation. [...] Il fait bon se rappeler : quand la classe moyenne québécoise ne s'entendait sur rien, elle s'entendait la dessus -de l'éducation dépendait son avenir.»

Il y a aussi des côtés plus personnels, avec les inquiétudes du quotidien qui rejoignent un peu tout le monde, sans nécessairement qu'on veuille le reconnaître.

«Je trouve tout à coup que j'ai du cash en trop, je le dépense en livres ou en scotch, puis je me rappele deux heures après pourquoi je l'avais mis de côté. J'arrive au temps de l'impôt, je regarde mon T4 pis je me demande où tous ces beaux dollars sont allés. J'ai honte d'en parler devant mon grand-père, devant ma mère, devant tous mes amis qui sont bons avec l'argent, sérieux, économes, prévoyants. Je fais de mon mieux, pour m'améliorer et je me répète que je vais devenir un vrai homme, un jour, dans mes finances.»

Entre les confessions, il y a les coups de gueule, les invectives et les considérations.

«Ce n'était déjà pas gratis étudier, dans ce temps-là : c'était même un choix très couteux, à moyen terme. À 24 ans, tu as commencé à cotiser à des REER; moi, j'ai déclaré des revenus de 8000$. À 27 ans, tu as acheté ta première maison; moi, je devais a peu près 50 000$ pis j'étais même pas propriétaire de ma machine à café. Je n'ai jamais fait plus de 20 000$ avant d'avoir 30 ans. Même après ça, quand j'ai eu un poste et que j'ai commencé à gagner 60 000$ par année, j'avais tellement de dettes à rembourser que je suis resté autant dans la dèche qu'à la vingtaine. [...] Si j'ai marché dans les rues au printemps 2012, c'est parce que je pense que tous les enfants de la classe moyenne comme toi et moi devraient avoir une chance de faire ce qu'ils veulent dans la vie. Moi, je suis chanceux. Peu importe le semi-dégel ou l'indexation ou l'incitation à la performance ou je-sais-pas-quel mot niaiseux qu'ils vont inventer pour finalement trouver le moyen de passer une hausse aux étudiants, mes enfants devraient pouvoir faire les études de leur choix.
Mais les tiens?»


J'ai pas dit grand-chose en bout de compte sur ce livre, peut-être parce qu'il dit un peu tout.
Je ne sais pas c'est quoi avoir des enfants, devoir prévoir l'épicerie pour quatre, ni avoir un emploi stable, mais cet essai ma tout de même rejoint quand je pense à mes parents et à mes grand-parents qui ont travailler dur pour une bonne job et que leurs enfants se rendent à l'université.



note du critique 5/5







samedi 1 juin 2013

Radisson/Glénat





Voilà une bande dessinée à teneur historique qui nous rappelle l’époque de la Nouvelle-France et des guerres entre Français, Algonquins et Hurons contre les Iroquois. Jean-Sébastien Bérubé s’est inspiré de l’autobiographie de Pierre-Esprit Radisson pour la réaliser. 

Pierre-Esprit est un jeune Français qui décide de sortir chasser avec ses amis malgré l’interdiction du Gouverneur. Alors que ses amis sont tués, il se fait capturer par les Iroquois, qui remarquent sa bravoure et l’adoptent. Une mère iroquoise ayant perdu son garçon le traitera comme son propre fils. Il apprendra les us et coutumes du peuple et sera très apprécié. Malgré leur bel accueil, il continuera à se sentir prisonnier et à planifier son évasion.

Au début de l’aventure, on croit presque à un syndrome de Stockholm, puisque Radisson semble très bien s’adapter à sa nouvelle famille, plutôt aimante. Je n’ai pas complètement saisi comment le personnage passe d’un relatif bien-être à la décision de se sauver. Cela fait sans doute partie de sa complexité et de son côté aventurier. 

Le peuple iroquois, parfois cruel et guerrier (ils ont comme réputation de manger le cœur de l’ennemi), s’avère paradoxalement d’une grande générosité avec Radisson et fait montre d’un grand esprit communautaire. N’empêche qu’une première tentative d’évasion nous montrera que la trahison est sévèrement punie. Mais il s’agit d’un personnage plus grand que nature et encore trois bandes dessinées lui sont consacrées, donc pour notre plus grand plaisir, il n’est pas au bout de ses peines.

Un volet éducatif est présent. On apprend que le terme « Iroquois » n’était employé que par leurs ennemis, car il signifie « serpent à sonnettes » ou « langue de serpent » en algonquin. « Hodinossonis » était le terme utilisé, soit ceux qui habitent dans les maisons longues. Et que dire de Mohawk qui signifiait « mangeurs d’hommes »… Cela a de quoi frapper l’imaginaire. Dans des paysages magnifiques, on découvre les objets traditionnels et les habitations d’antan. On sent qu’une bonne recherche historique a été faite. C'est l'occasion de se plonger dans l'aventure, de s'amuser et d'en apprendre sur nos ancêtres.

Note de la critique:
3,5/5

mardi 21 mai 2013

Épique/ éditions marchand de feuilles


Le premier roman de William S. Messier, originaire de Cowansville, était Townships, en 2009. Le deuxième, Épique, c’est du bonbon. Étienne, blasé de son emploi où il scanne des items dans un entrepôt pharmaceutique, quitte son travail en emportant avec lui le gant lecteur de code-barre. Il essaiera de connaître l’essence des choses à l’aide du gant tout au long de cet été où il sera embauché comme assistant-équarrisseur pigiste (ramasseur de charognes) dans la région de Brome-Missisquoi. Par exemple, une note du centre d’emploi scannée indique 120 ml de Pepto-Bismol. Plutôt amusant comme procédé.

Étienne devra apprivoiser Jacques Prud’Homme, son collègue, une légende locale plutôt intimidante. Dans l’économie de rasage de mourir, un gars comme Prud’Homme serait multimilliardaire. Ce qui est vrai à son propos, on n’en est pas certain, ça fait partie du folklore local. Le sujet est original puisqu’on aborde un métier peu connu qui nous permet de découvrir le territoire et ses héros ordinaires. On oscille entre le récit et l’imaginaire, comme avec le gant qui peut scanner les êtres vivants ou les légendes sur les exploits de Jacques Prud’Homme.

Les jeunes adultes sont attachants, naïfs et excentriques. Les dialogues philosophiques geek entre Étienne et son amie Valvoline (costaude et non grosse, précise-t-il) sur la préférence entre le pouvoir de voler ou celui d'être invisible sont rigolos. Étienne fait aussi souvent allusion à la théorie de la relativité d’Einstein pour tenter d’accélérer le temps dans les moments ennuyeux. C'est truffé de belles réflexions absurdes.

Le sens de la dérision de l’auteur fait tout l’intérêt du livre. Par exemple dans cette visite chez Sanimal, une entreprise qui trie les carcasses chez laquelle Étienne et Jacques vont porter leurs trouvailles :  Les quelques employés qui sifflotaient l’air de «Oops! I Did It Again» en triant les carcasses (…) ne pouvaient être que des psychopathes.

Étienne déteste qu’on lui demande ce qu’il veut faire dans la vie, par contre, il prend son rôle d’équarrisseur très au sérieux lors de cet été où un nombre incroyable de carcasses doivent être ramassées le même jour et où la pluie dure cinq longues semaines. De là le titre Épique. Une lecture rafraîchissante pendant laquelle le sourire s’agrandit au fil des pages.

Note de la rédactrice: 4/5

dimanche 7 avril 2013

J'ai eu peur d'un quartier autrefois / Hurtubise


Patrick Drolet est connu en tant qu’acteur, mais il est aussi l’auteur du recueil poétique Un souvenir ainsi qu’un corps solide ont plusieurs tons de noirceur et du roman J’ai eu peur d’un quartier autrefois.

La déroutante histoire de ce court roman est faite d’images fortes et de descriptions étranges. De nombreuses personnalisations rendent le récit vivant. La porte d’entrée était figée dans son cadre. Elle semblait vouloir pleurer l’humidité par ses pores. L’homme est plus intéressé par les objets que par les gens, dont il se tient loin. Il craint autant de répondre à l’enfant qui fait du porte-à-porte que de tenir une conversation avec un chauffeur de taxi. Une solitude profonde l’habite, mais elle est désirée.

Au début, la mort violente du voisin semble déclencher ses angoisses et une peur de l’extérieur. Puis on découvre que l’homme correspondait avec un prête qu’il avait connu au collège, mais cela a été interrompu dans des circonstances nébuleuses qu’il décide d’éclaircir pour n’en revenir que plus troublé. Le seul moment où le réel prend davantage le dessus est lors de l’évocation des souvenirs du collège. Le reste du temps, on dépeint un imaginaire trouble où paranoïa et divagations sont omniprésentes. Le récit, à la première personne, révèle les cauchemars éveillés et les pensées intimes de l’homme.

Pendant ma lecture, il m’est revenu en tête un classique, Le Horla de Maupassant, à cause de l’ambiance angoissante de l’histoire laissant imaginer que soit le personnage est fou, soit il perçoit une dimension terrorisante et invisible pour le commun des mortels. Par exemple, un jour, il observe une voiture qui ne lui renvoie pas son reflet et il entre en contact avec elle. J’arrivais à présent à sentir l’historique de la voiture, sa naissance en banlieue de Detroit, son premier maître, un médecin de Pittsburgh, qui s’était suicidé à l’intérieur d’elle en s’asphyxiant avec un sac de plastique. Il prétend aussi percevoir une ombre cannibale qui rôde, un charmant synonyme pour la Faucheuse.

L’univers menaçant intrigue, fascine et déstabilise. On se laisse prendre au jeu non sans une certaine confusion. Est-ce qu’on a du plaisir pendant le voyage même s’il n’y a pas forcément de destination précise? Tout à fait.

Note de la rédactrice : 3,5/5